Conclusion - Revient-il à l'État de faire régner la justice ? 3/4

Modifié par Estelledurand

Une deuxième conciliation entre l'État et le règne de la justice : la loi et le droit

Entre la justice comme idée rationnelle ou vertu morale d'un côté, et le règne du pouvoir politique commun aux citoyens, d'un autre côté, la loi et le droit apparaissent comme des médiations évidentes, mais dont les implications doivent être bien développées et comprises : la loi est la norme du juste à la fois pour l'État - par la Constitution, nul n'est au-dessus des lois - et pour les citoyens qui apprennent en s'exerçant à sa norme la vertu d'équité, pour devenir justes ; et même quand la dimension du droit devient autonome, distincte de la religion, de la morale, de la philosophie et de la politique, elle appelle à faire comprendre quel peut être le foyer d'unité de la justice.

Certes, une conception absolue, religieuse, méta-juridique de la justice paraît en mesure d'articuler et de satisfaire, dans sa substance, à l'unité et à l'intégralité du règne de la justice. Mais l'effectivité du conflit humain sur la notion de justice est en réalité ravivé, plutôt qu'universellement apaisé, par la référence religieuse, quand celle-ci nie la liberté spirituelle du sujet de chercher pour lui-même le sens de cette justice absolue dans la paix. Face à la menace du désordre, du chaos, comme à la menace de la guerre civile ou de la guerre de religion, seul l'État souverain peut être le garant terrestre de cette unité du règne de la justice pour un peuple, par sa loi, et par son action politique, pour le préserver de l'injustice.

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/philosophie-terminale ou directement le fichier ZIP
Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0